Hier, alors que je faisais la queue au supermarché, j'ai entendu une jeune caissière dire à une dame âgée qu'elle devrait apporter ses propres sacs réutilisables, parce que les sacs en plastique nuisent à l'environnement.

Puis elle ajouta calmement :

> « À mon époque, nous rapportions les bouteilles de lait, de limonade et de bière à la boutique. On les lavait, les stérilisait, et elles étaient réutilisées. Ça, c'était du vrai recyclage.

Les magasins nous donnaient des sacs en papier kraft, que nous réutilisions pour toutes sortes de choses. Les plus célèbres ? Les couvertures de livres d'école, pour ne pas abîmer les manuels prêtés par le collège. Ensuite, on les décorait à notre goût. Mais bien sûr, nous n'avions pas ce "mouvement vert".

Nous montions les escaliers, parce qu'il n'y avait pas d'escaliers mécaniques partout, et nous allions à pied à la boutique, au lieu d'allumer une voiture de 300 chevaux pour faire deux cents mètres. Mais oui, nous n'étions pas "verts".

Alors oui, tu as raison, ma chère : nous n'avions pas le "mouvement vert" à mon époque. »

Puis elle sourit doucement et conclut :

> « Mais peut-être, ma chère, que nous étions bien plus écologiques que vous ne le pensez. »

 Je chéris dans mes rêves cet émoi précieux.
Que seul le poète a su m'offrir,
Un souvenir vibrant, laissant l'empreinte de nos étreintes,
Sur la toile où se dessine l'ivresse de nos désirs.

©Christiane