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 Les années ont passé, rides et cheveux blancs ont pris place,
Dans son fauteuil, devant la cheminée, elle erre dans l'espace.
Les yeux rivés au vide, la solitude est sa compagne,
Les gestes sont plus lents, mais pour combien de temps, en campagne ?

La vieille dame aux cheveux grisonnants,
Sa tête pleine de souvenirs, encore vibrants.
Des ancêtres, des moments joyeux d'enfance,

De sa jeunesse, des amours, douce romance.

Ses yeux brillants repensent à Marcel,
Son jeune prétendant, son amour éternel.
Son premier bal, dans les bras de son amant,
Première danse, première valse, un moment charmant.

En passant dans la rue, je l'aperçois à la fenêtre,
Toujours au même endroit, devant le feu, elle s'apprête.
Active, elle épluche ses pommes de terre,
Son esprit ailleurs, comme dans un doux mystère.

Chaque jour, à la même heure, le temps s'arrête,
Sur les passages de sa vie, je la fête.
Je l'observe, assis sur mon banc, avec ardence,
Sa maison est devenue mon sanctuaire en silence.

La vieille dame aux cheveux poivre et sel,
Me rappelle ma maman, douce et essentielle.
Son dos courbé par le poids des ans,
L'incarnation de tendresse et de sagesse, évidemment.

Qu'elle est belle à contempler,
Cette femme qui remplit mes yeux de larmes en vérité.
Rien ne l'a épargnée, pas même l'amour,
Ni la mort de ses parents, un souvenir lourd.

Elle est la dernière, de sa génération,
Doucement se laisse aller, sans hésitation.
La vieille dame tirera sa révérence,
Partira jeune d'esprit, avec cette dernière danse : « Voilà, c'est fini. »